
Lee Jeffries et Jef Aerosol à la galerie Mathgoth
L’Oeil de Ken au Rocher de Palmer
Les invisibles par Lee Jeffries
Les invisibles de la rue, ce sont ceux que l’on ne regarde pas, où que l’on ne regarde plus.
Nous en croisons pratiquement tous les jours, leur donnons une pièce et au mieux nous discutons quelques minutes…
Face aux photos de Lee Jeffries, il n’y a pas d’échappatoires, on ne peut pas se soustraire au regard de ces abimés de la vie, à leurs regards qui fixent l’objectif.
C’est une rencontre en 2008 avec une jeune fille sans abri dans les rues de Londres qui va changer radicalement la démarche artistique de l’artiste , photographe autodidacte anglais.
Après avoir volé un cliché, quelque chose l’a poussé à rester et à aller discuter avec elle.
Touché par la personnalité de cette dernière, il décide de placer les SDF au cœur de son art. Il compose alors une série de photos nommée Homeless.
De Londres à New York, de Los Angeles à Rome, il a parcouru quantités d’agglomérations pour aller à la rencontre de ces SDF avec à chaque rencontre, la volonté de créer des liens avec ses modèles afin de pouvoir saisir l’émotion qui est en eux.
« L’image finale constitue le symbole d’une rencontre, généralement longue de plusieurs heures, mais pas sa raison première. Ce qui m’importe avant tout, c’est d’établir une connexion émotionnelle », explique le photographe.
Les traits sont creusés et les visages abimés par une vie de souffrance.
Toujours en noir et blanc, pour mieux faire ressortir les émotions communiquées par les yeux de ces oubliés de la société.
On subit un electrochoc , on prend leurs regards de plein fouet.
En Mars 2014, avec des clichés de sa dernière série Lost Angels vendus aux enchères, l’artiste a récolté des milliers de dollars qui ont entièrement été reversés à une association d’aide aux démunis.
Le mur et la peur de Gael Turine
Un mur quasiment inconnu de la plupart d’entre nous.
Erigé depuis 1993 par les autorités indiennes pour limiter l’immigration clandestine et l’infiltration terroriste, ce mur a bouleversé l’équilibre déjà précaire de la région et bien évidemment beaucoup plus celui du Bangladesh.
Les arrestations et cas de tortures autour du mur sont devenus monnaie courante d’autant que les troupes indiennes de la Border Security Force ainsi que, dans une moindre mesure, leur pendant bangladais, la Border Guard Bangladesh , responsables de ces exactions, jouissent d’une impunité totale.
Le nombre d’arrestations, de victimes d’actes de torture et de morts en fait la frontière la plus dangereuse et la plus sanglante du monde et les victimes sont très majoritairement bangladaises.
Pendant près de deux ans et avec une forte détermination, Gaël Turine s’est plongé dans la vie quotidienne des habitants frontaliers.
Fidèle à son approche fondamentalement humaine, c’est à travers des histoires individuelles que le photographe livre un témoignage essentiel.
Le photographe a admis avoir laissé son objectivité dans son boitier : «…à partir du moment où je photographie des victimes, je me positionne, je dénonce … ».
Comme en témoignent les photos, chaque jour, des hommes et des femmes tentent, malgré tout et malgré ce mur, désespérément de franchir la frontière pour aller s’approvisionner en Inde et ramener des produits pour les revendre ensuite au Bangladesh qui est un des pays les plus pauvres au monde.
Quant aux enfants, ils sont recrutés comme passeurs pour quelques euros par jour, au prix de risques énormes.
En allant à la rencontre de proches de victimes, la plupart bangladaises, il a notamment rencontré un père contraint d’assister sans bouger à l’agonie de sa fille de 14 ans qui venait de prendre une balle dans le dos.
Son tort : avoir escaladé le mur pour aller à la rencontre de son futur mari…
Pour avoir touché du bout du doigt le drame du Bangladesh lors de mon séjour en Inde, un des plus pauvres pays au monde et totalement isolé, j’avoue avoir été particuliérement touchée par ce témoignage.
Ce reportage a été récompensé par le prix spécial AFD du meilleur reportage photo (Agence Française de Développement), il fait l’objet d’une publication, dans la collection Photo Poche Société d’Acte Sud, avec le soutien d’Amnesty International.
Il est disponible depuis Aout 2014 pour la modique somme de 13€.
Comme pour les publications de Reporters sans Frontières, je vous engage vivement à l’acquérir.
Photo of the day by National Geographic
Outre les articles qui sont passionnants, on peut y découvrir quotidiennement la photo du jour : Photo of the day.
De quoi s’évader instantanement et trouver l’inspiration pour un futur voyage, bien que je sois rarement à cours d’inspiration…
On y trouve une petite présentation du photographe et des lieux.
Des pécheurs au carré du Vietnam aux surfeurs de Manhattan Beach, en passant par les grandes étendues du Canada, la plus grande place de Pyongyang ou le desert de Mongolie, il y a de quoi faire le tour du monde ou s’emerveiller devant la beauté de la nature en quelques minutes.
Saturday Inspiration
C’est en se rapprochant de plus près qu’il a découvert des milliers de lucioles virevoltantes entre les arbres.
Armé de son appareil, le photographe a capturé une série d’images de cet étrange et surprenant phénomène.
Tous les ans, depuis maintenant une dizaine d’année il se rend dans cette forêt magique à la saison des lucioles pour compléter sa collection.
De la même manière, le photographe japonais Yume Cyan a passé, en 2012 , 1 mois dans les forêts de Nagoya City , pour immortaliser ce phénomène.
Magique, non ?La derniere génération de Muhammed Muheisen
Plus de 10 ans de guerre en Afghanistan ont engendré une énorme population de réfugiés qui n’ont jamais connu une vraie maison.
Plus de 1,6 millions de ces personnes sont au Pakistan.
Muhammed Muheisen est un photographe professionnel diplômé en journalisme.
Il a reçu de nombreuses récompenses.
En 2005, il a reçu le Breaking News Pulitzer Prize pour avoir couvert la guerre en Irak et la Picture of the Year International en 2007 pour son travail sur le pèlerinage annule musulman en Arabie Saoudite.
En janvier 2014, il s’est rendu dans la banlieue d’Islamabadpour y photographier la dernière génération des enfants réfugiés afghans.
Des enfants laissés pour compte qui tentent d’exister, de survivre, avec le peu qui leur est donné.
Au cœur de ces conflits, de ces régions dévastées, un souffle de vie subsiste malgré tout et maintient une lueur d’espoir.
Juste derrière la guerre se cache la vie.
Du moins, nous sommes beaucoup à l’espérer…
David Olkarny Photography
La mise en scène de ses clichés est parfaite, les couleurs sont magnifiques et les jeux de lumière particulièrement réussis.
Il affiche déjà presque 200 000 fans sur sa page Facebook et à regarder ses photos on se dit que c’est bien mérité.
Je trouve la mise en scène de ses clichés particulièrement travaillé.
Il réussit à chaque fois à livrer un peu plus qu’une photographie, presque une scène d’un film, une histoire que l’on imagine…
S’envoler au dessus des buildings new-yorkais,
Emprunter un bateau pour tenter de débusquer une aurore boréale,
Se perdre dans le tumulte de Bangkok et de ses nuits,
Tomber à la renverse devant une oeuvre inconnue de Banksy,
Faire un gros calin à Balou en s’imaginant que c’est le gros nounours qui partage sa vie…
Sur d’autres, le côté féérique découle des expressions humaines authentiques, touchantes et parfois poignantes.
Bref, j’aime.