
Mis en oeuvre par l’artiste et cinéaste Julien de Casabianca, Outings Project est un projet artistique dont le principal objectif est de démocratiser l’art ancien.
Initialement, le thème se présentait sur un mode participatif, et invitait chaque visiteur de musée à se saisir de son mobile pour prendre en photo leurs portraits préférés.
Les images étaient ensuite imprimées à taille humaine, les contours des personnages détourés puis collés dans la rue.
Ces collages permettaient de redécouvrir et de se réapproprier l’art ancien que l’on a tendance à oublier dans les salles cachées et sans fin de certains musées.
Il s’agissait donc de regarder d’un autre oeil ces toiles de grands maîtres tout en redonnant l’envie de découvrir leur environnement initial, les musées, aux spectateurs.
Dans un premier temps, sous cette forme, des collages ont été appliqués sur les murs du monde entier :Madrid, Barcelone, Paris, Dijon, Rome, Asuncion, Jakarta, Islamabad, Portland, New-York, San Francisco, Los Angeles…
Par la suite, Julien de Casabianca a été engagé par divers musées à travers le monde pour jouer avec leurs oeuvres et c’est dans ce cadre que, en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, il a posé 3 collages monumentaux au mois de Juin sur les facades du site Яépublic, anciennement occupé par le commissariat Casteja, et site de l’exposition collective d’arts urbains Tranfert l’été dernier.
Un vieux carrier d’Alfred Roll, un des héritiers d’Eugène Buland, et La femme accroupie de Georges Dorignac, tous trois devenus des géants, viennent interpeller habitants et passants et proposent une rencontre insolite.
L’effet est saisissant lorsque l’on passe dans la rue et met en valeur aussi bien les 3 peintures que le batiment lui-même.
Interrogé sur le fait de prendre une partie d’une oeuvre et de la mettre hors de son contexte, l’artiste a dit : ‘nous ne voulons pas raconter quelque chose que vous ne connaissez peut-être pas, nous ne voulons pas que les gens se sentent ignorants. Vous avez juste à penser que l’oeuvre est ancienne et décalée, vous avez juste à être touché par l’émotion, par l’esthétique, par l’art’.
En septembre, ce sont des enfants qui seront à leur tour invités à extraire des personnages des peintures de la collection du Musée pour les apposer, sous forme de collages grandeur nature, sur les murs de leurs quartiers respectifs.
Ces 3 premiéres fresques sont à découvrir jusqu’au 30 Septembre 2016 , au coin de la rue de l’Abbé de l’Epée et de la rue Casteja.
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