Invité par le Parc de la Villette à réaliser des créations in situ au Pavillon Paul Delouvrier et à la Grande Halle, Felice Varini a investi les lieux en jouant avec les formes et les lumières et a réussi à conférer à cet espace une nouvelle perspective.
Ses réalisations ne se regardent pas, on y pénètre, et elles se révèlent.
Elles se dévoilent, petit à petit, par fragments géométriques comme un puzzle avec comme objectif final trouver le point de vue idéal.
Parcouru rapidement une 1er fois au mois de Mai, puis plus longuement en Juin, j’ai opté lors de ce second passage pour la visite guidée.
Cela m’a permis d’y apprendre plein de choses : comment l’artiste choisit ses couleurs, comment il réalise ses peintures avec des projections, comment l’espace qui accueille son travail l’influence.
A partir des données spatiales qu’il relève, il définit le point de vue autour duquel son intervention se matérialisera.
La forme peinte trouve ainsi sa cohérence quand le spectateur se tient en ce point.
Lorsqu’il s’en écarte et se déplace, elle rencontre l’espace et c’est dans l’ensemble des points de vue que réside le travail.
Dans le Pavillon Paul-Delouvrier par exemple, il s’est inspiré de l’architecture du lieu : cet ancien restaurant est composé de trois pièces, une ronde et deux rectangulaires, avec, au milieu, un hall triangulaire.
Des formes que l’on retrouve au final dans les représentations.
Les carrés envahissent la salle ronde, les triangles s’étirent du sol au plafonds dans l’immense salle rectangulaire.
Une façon de découvrir l’espace sous un angle inédit.
Quand à l’oeuvre qu’il a réalisé sous la grande Halle, plus on avance dans l’allée, et plus on appréhende sa réalisation avec une perspective et un oeil différent.
Tout au bout, une peinture rayonnante s’achevant au lointain, sur un pan de mur de la façade de la Philharmonie.
Si l’exposition du Pavillon Paul Delouvrier a pris fin le week-end dernier, l’anamorphose de la Grande Halle risque d’être visible pendant un moment.
De Paris à Bordeaux, il y a un projet, celui des riverains du cours de l’Argonne qui ont imaginé le rêve fou de faire venir cet artiste à Bordeaux pour transformer les deux cents premiers mètres du cours en oeuvre d’art.
Pari réussi, du moins celui de convaincre l’artiste.
Reste maintenant à rencontrer les 232 propriétaires du cours à en dix-huit mois pour les rallier à ce projet.
S’il vient à terme, deux cercles blancs apparaîtront sur les façades des deux cents premiers mètres du cours de l’Argonne, pour peu que l’on se place à l’endroit exact, l’effet optique sur les murs s’assemblera parfaitement.
Chaque pan aura sa parcelle de peinture.
Pour ceux que cela interesse, il est possible de suivre l’aventure sur la page Facebook suivante : Felice Varini – Nouveaux commenditaires-Cours de l’Argonne.
Né en 1952 à Locarno en Suisse, Felice Varini réside à Paris.
Depuis les années 80, il élabore un travail de peinture qui se déploie dans l’espace architectural.
En 2006, il expose ses oeuvres au Musée Antoine Bourdelle, intervient à l’Orangerie du château de Versailles pour la nuit blanche, et s’installe en 2007 à l’Osaka Art Kaleidoscope.
‘L’espace architectural, et tout ce qui le constitue, est mon terrain d’action. Ces espaces sont et demeurent les supports premiers de ma peinture. J’interviens in situ dans un lieu chaque fois différent et mon travail évolue en relation aux espaces que je suis amené à rencontrer’.
Felice Varini
C’est très réussi, j’aime beaucoup !
J’aime beaucoup ! un joli travail de créativité et de perspectives !!!
Merci pour ce partage
Très beau dans sa « simplicité », des lignes pures et des couleurs éclatantes
C’est suprenant ! Un artiste dont je n’avais jamais entendu parler alors j’apprécie d’autant plus ton billet !
interessant pour l’oeil ces perspectives!
bise