Discount est un petit film, peut-être pas parfait, peut-être pas bling bling , peut-être pas glamour mais le type de petit film que j’aime et qui me redonne la pêche.
Oui, le puriste dira que ce n’est pas dans le pur style cinématographique.
Oui, le rationnel dira qu’il y a des invraisemblances dans le scénario.
Mais tant pis, Discount est pour moi un vrai coup de cœur, celui de ce début d’année.
Celui qui, après le choc du 07 Janvier 2015, dans un contexte de dégradation économique, de défiance vis-à-vis des politiques et d’augmentation des inégalités, nous murmure à l’oreille que partout il y a de l’espoir.
Il suffit d’y croire, de se retrousser les manches, de s’y mettre tous ensemble.
En préambule, prévenons que Discount propose un scénario à priori plutôt immoral mais que je ne trouve pas choquant, bien au contraire.
Je dirais même que c’est dans l’air du temps… comment faire autrement pour respecter les valeurs républicaines : liberté , égalité et fraternité et affronter dignement la logique capitaliste et libérale du toujours plus.
Discount se déroule dans la banlieue lilloise et le récit prend place dans une supérette dite low cost qui pour respecter la culture du rendement et du profit applique une recette qui fait fureur ces derniers temps : remplacer l’homme par la machine…. et licencier.
Face à un quotidien plutôt grisâtre et morne oú l’on chronomètre les plus rapides en caisse et l’on compte les pauses pipis, quelques employés décident d’appliquer une rébellion positive : prélever une partie du stock de marchandises, et en particulier les invendus qui sont habituellement javellisés, et les revendre à tarifs encore plus compétitifs et abordables aux exclus de notre société.
Discount est un film de combat contre la misère et le gaspillage alimentaire, une vraie comédie sociale et engagée.
Pour ma part, je n’ai pas trouvé que les situations soient caricaturales , ni les personnages comme je l’ai parfois entendu ou lu.
Chaque personnage a des particularités et un vécu qui donnent envie de le connaitre.
Ils sont tous victimes d’un capitalisme absurde et d’un système débilitant, y compris la gérante de la supérette où les agents de sécurité chargés de surveiller chrono en main le reste des employés.
Et au final, on se demande même s’il ne vaut pas mieux être fauché, libre et solidaire que riche et seule.
Sans toutefois en atteindre le niveau, ce film fait effectivement penser à ceux de Ken Loach comme l’évoque l’affiche : ‘une comédie à la Ken Loach’.
De la même manière que It’s a Free World ou Le vent se léve, il invite au combat, donne de l’espoir.
En sortant de la séance, on est confiants, rassurés et on se dit que finalement l’avenir n’est pas si sombre que certaines personnes voudraient nous le faire croire …. la solidarité, quelque soit la forme qu’elle prends, reste notre principale ressource face à l’obscurantisme
Pitch : Pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menace leurs emplois, les employés d’un Hard Discount créent clandestinement leur propre «Discount alternatif », en récupérant des produits qui auraient dû être gaspillés…
Réalisateur : Louis-Olivier Petit
Casting : Olivier Barthelemy , Corinne Masiero , Pascal Demolon
Durée : 1h45
Répondre à Sylvie, Enfin Moi Annuler la réponse.