C’est au dernier moment avant de partir en Indonésie, juste avant de boucler mon sac, sur les conseils d’une amie, que j’ai embarqué L’axe du Loup de Sylvain Tesson.
Ce récit retrace le parcours de l’auteur de Yakoutsk en Sibérie jusqu’en l’Indeen passant par la Mongolie, la Chine et le Tibet, parcours très largement inspiré de celui qu’empruntaient les prisonniers politiques qui essayaient d’échapper à l’enfer du Goulag et aux persécutions communistes.
Cette épopée est un véritable hymne au nomadisme d’un baroudeur contemporain qui nous fait vivre une aventure hors norme en y apportant notamment une vision plus rêveuse et optimiste de cette époque de l’histoire que les différents cartographes et historiens réfutèrent à la lecture du récit des évadés.
Des inexactitudes dans le récit, ajoutées à la polémique qu’il suscita en dénonçant l’existence de goulags dans les années 1950, ont contribué à jeter un discrédit sur cet ouvrage.
Ce n’est pas sans rappeler le mépris et la haine que suscita Soljenitsyne lors de la publication de l’Archipel du Goulag en 1974.
Avec panache et poésie, Sylvain Tesson relève le défi.
Il
Au final, 8 mois à travers les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu’à la montagne de Darjeeling et ses champs de thé.
À pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, en évitant les ours autour du lac Baïkal à l’aide d’une petite clochette attachée à son sac, en dormant dans les étables, il a connu ce qu’il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême mais aussi la fraternité autour de verres de vodka accompagné de zakouskis.
- Il faut toujours laisser dans le laboratoire de la connaissance un soupirail ouvert sur l’inconnu
- La différence entre l’animal et l’homme quand ils sont tous les deux emprisonnés c’est que le premier reste beau alors que le second devient une bête.
- Je croise des femmes transportant sur leur tête la corvée de bois sec pendant que les hommes traînent de tasse de thé en tasse de thé leur propre corvée : la vie. L’homme est le fardeau de la femme indienne.
- Les orages sont à la mesure des steppes : titanesques. Ici, les nuages ont la taille de royaumes. Et quand vient l’orage, on dirait que, crevés par un glaive, ils s’ouvrent d’un coup, comme des outres, pour s’écrouler tout entiers sous leurs propre poids, vidés de leurs eaux en quelques instants, laissant sous eux la steppe étourdie de violence.
je l'ai lu il y a un petit moment déjà et j'avais beaucoup aimé être « aventurière » (ce que je ne suis pas dans la vraie vie) à travers ce livre
Ces extraits font envie ! Ca doit être sympa à lire quand on est en voyage aussi…
Je retiens ! On apprend tellement en voyage et ça ouvre l'esprit aussi de lire le récit des autres.
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre et je l'ajoute à mon pense-bête parce que ta chronique me donne sacrément envie de découvrir cet ouvrage. Merci Isa et bonne soirée !
Très beau style et épopée qui éveille la curiosité. Sylvain Tesson victime d'un accident a malheureusement fait la une de l'actualité récemment.
Je viens de voir, je n'étais pas au courant … bien heureusement, il est sorti du coma apparemment sans séquelles.
Je l'ai noté mais toujours pas acheté
Ce récit doit être enivrant d'aventures étonnantes! J'admire ces hommes qui n'ont peur de rien et qui désirent tout découvrir! Un bel exemple!
Merci Isa!
Bises
un côté aventures qui permet de s'évader pleinement, j'aime.
Je le note.
cela doit etre un bel ouvrage au regard du sujet et des citations ! merci pour ce conseil
Bon week end