Quand Jayden arrive, Grace y voit le reflet de sa propre adolescence.
A se demander quelle est la frontière entre aider son prochain et s’aider soi-même.Le sujet est périlleux : le quotidien d’un centre pour adolescents en difficulté que States of Grace ne quitte jamais.
Moments de crise, instants communautaires plus sereins : le film évolue sans surprise en équilibre instable mais ne verse pas dans le larmoyant ni dans le sordide.
Son scénario a beau être parfois prévisible, il ne touche pas moins par sa façon de s’éloigner de ses jeunes protagonistes pour se recentrer sur la personnalité de la responsable du centre qui, tout en se dédiant aux autres, cache un secret douloureux, une cicatrice qui ne demande qu’à se rouvrir.C’est d’abord un cri de rage venant du coeur.
Une délivrance d’une force et d’une puissance inégalables.
Destin Cretton réalise un drame bouleversant, car tellement vrai, qu’il est facile de s’attacher aux personnages qui, pendant toute la projection, montrent et subissent, ensemble et en toute innocence, ce qu’ils ont dû vivre.
Le propos est impeccable, et surtout jamais outrancier.
Tout se joue dans le rapport entre les personnages, qu’ils soient éducateurs ou adolescents, et l’ensemble des acteurs sont bluffants de réalisme et de crédibilité.Quand au réalisateur, Destin Cretton, il connait bien son sujet puisqu’il a en effet passé quelques années dans un centre de jeunes à problèmes, pour payer ses étudesUn film indépendant américain plein d’une poésie devenue rare, avec un style bien à lui.
Ce qui est absolument désarmant, c’est que le réalisateur fait beaucoup avec très peu, c’est à dire une mince poignée d’acteurs jeunes et talentueux, une mise en scène sobre, et des techniques de narration plutôt classiques.
Le film est si simple qu’il nous embarque simplement, se déroule et se termine avant que l’on ait eu le temps d’intégrer l’histoire qui se déroule devant nos yeux…



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