Parfois, il faut un événement spécial, une exposition ou un concert pour découvrir un lieu touristique ou un monument incontournable.
On peut y passer 100 fois devant et ne pas avoir envie d’y entrer, ne pas y penser ou repousser à plus tard.
C’est juste une question de motivation.
La base sous-marine à Bordeaux et la conciergerie à Paris ont, me concernant, un point commun : avant qu’ils accueillent une exposition de Georges Rousse, je n’avais jamais éprouvé la plus petite envie de visiter ces 2 lieux.
M’enfin diront les bordelais, la base sous-marine ? Ce monument de la seconde guerre mondiale, ben non….
Mais depuis cette 1ere visite, je ne loupe plus une seule exposition.
Il en ira peut être ainsi de la Conciergerie que j’ai découvert le week-end dernier, uniquement pour y voir l’anamorphose que Georges Rousse y a installé dans la salle des Gens d’Armes fin Aout.
Sur des palissades de bois blancs entourant les piliers de la salle principale, l’artiste a réalisé un long rectangle rouge qui se désagrège au fur et à mesure que l’on avance dans la salle.
Une belle réussite de coexistence entre l’art contemporain et l’Histoire française, puisque comme la base sous-marine qui abritait les sous-marins de l’armée allemande pendant la 2nde guerre mondiale, la conciergerie fait partie de notre patrimoine culturel pour avoir été le 1er palais des Capétiens avant de devenir une prison où fut notamment enfermée Marie Antoinette durant la Terreur.
Pour en revenir à l’oeuvre de Georges Rousse, elle transforme totalement les volumes de la salle, et de ce fait interroge le rapport du visiteur avec cet espace monumental.
L’artiste respecte ainsi le principe de l’anamorphose : un trompe-l’oeil en façade à partir duquel en fonction de son point de vue, le spectateur va recomposer des perspectives différentes.
On se fixe sur une ligne, on la suit, on voit qu’elle démarre à droite, passe sur la 1ere palissade, se glisse dans un coin, revient devant, contourne un nouvel ensemble pour finir sur la partie gauche.
Encore une fois, comme lors de son exposition à Bordeaux, l’effet est bien là, bluffant.
‘Mes interventions dans l’espace ont toujours eu pour finalité une photographie. Elle contient de façon inséparable mon action et la mémoire du lieu’
Georges Rousse
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