La grisaille française et les températures fraîches qui n’en finissaient pas, des petits soucis par-ci par-là, un début d’année un peu fou, mais est-ce le bon terme, avec son lot d’inattendu, d’intrigues, de suspens et de rebondissements, une envie d’exotisme et de contrées lointaines.
J’ai trié mes photos d’Inde, enfin…quasiment 2 ans plus tard, pour en faire un album, un peu particulier.
L’envie m’est venue juste après avoir vu le film Titli Chroniques indiennes.
Il se déroule à Delhi et il m’a permis de retrouver l’ambiance, les senteurs et les couleurs que j’avais pu découvrir lors de mon dernier séjour, en Inde du Sud, à Madras.
L’envie de retrouver le sous-continent indien est toujours là et en même temps, certaines scènes m’ont clairement rappelé l’écœurement que l’on peut ressentir à certains moments.
Il en va ainsi de l’Inde, il est difficile d’en revenir avec un avis tranché.
Elle suscite un vrai contraste de sentiments, entre opulence, richesse et extrême pauvreté, vaches sacrées se baladant tranquillement au milieu d’une circulation infernale, anciens palais de Maharajas côtoyants des abris de fortune, odeurs d’égouts et champs d’orangers…
L’Inde fascine par certains aspects et fatigue par d’autres.
Et pourtant, les sentiments sont tellement forts qu’ils sont indélébiles.
La 1ere chose qui frappe l’œil quand on arrive dans ce pays, c’est la diversité des couleurs, les sarees et les courtas que portent les femmes, les temples, les offrandes, les maisons aux couleurs vives, et les senteurs qui vont de pair …. face au ciel gris des grandes villes emprisonnées dans leurs nuages de pollution et les décharges qui s’improvisent dans le plus petit coin inoccupé.
Ensuite vient la spiritualité.
La religion, les temples des diverses divinités, les autels sont omniprésents avec notamment la religion hindoue qui a un rapport au monde et à la nature très particulier.
La terre, les vaches et le Gange sont, par exemple, considérés comme des mères pour les hindous.
Ceux-ci prient chaque jour aussi bien au pied des représentations divines qu’aux pieds des arbres sacrés.
Pourtant, ces gestes et ces croyances, répétés inlassablement ne semblent parfois n’avoir aucun sens.
Beaucoup disent qu’ils prient chaque jour parce qu’il faut le faire…
Oui, mais encore ? Chaque hindou est baigné depuis sa plus tendre enfance dans cette ambiance religieuse.
Pour eux, ne pas croire en Dieu est juste impensable.
Tout le monde y croit, c’est tout.
Mais ce qui m’a marqué le plus lors de mes 2 séjours, ce sont les femmes.
Leurs costumes colorés animent les paysages, le jasmin dans les cheveux souvent éclaire la grisaille poussiéreuse des villes.
Pourtant, au quotidien, dans les faits divers et dans les fondements de cette société, elles représentent la victime idéale.
Dès le départ, l’éducation des filles est différente de celles des garçons..
La petite fille indienne va être clairement conditionnée dès l’enfance à son rôle futur d’épouse et de mère …
En rentrant de l’école, une fois les devoirs faits, elle va aider sa mère aux tâches ménagères et à la cuisine alors que le garçon ira jouer au cricket avec ses copains.
De même, une famille indienne investit visiblement moins dans les études d’une fille que pour celle d’un garçon car l’avenir de leur fille n’est pas de travailler pour subvenir aux besoins d’une famille mais d’assurer le bien-être du foyer familial en étant disponible pour son mari et attentive à l’éducation de ses enfants.
C’est avec elles que j’ai vécu mes plus beaux moments.
Elles apportent énormément de douceurs à ce pays qui peut être rude, entre petits sourires timides, paroles furtives et dodelinements de la tête.
La société indienne est très complexe et différente de la nôtre, c’est un continent à part entière, un monde parallèle.
Il est difficile d’émettre un avis tranché.
Néanmoins, l’Inde a définitivement marqué ma vie et mon regard sur les différences culturelles.
Ce pays a une puissance indescriptible qui attire et si j’avais l’occasion, je retournerais sans hésiter m’étourdir de tous ses contrastes.
Répondre à Rouge velours Annuler la réponse.